Hôtel de Bellot, actuellement collège Jeanne d'Arc

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Blaye

Le bâtiment d'origine constitue l'hôtel urbain de la famille de Bellot, issue de la noblesse locale : Joseph-Antoine Bellot, écuyer, chevalier de Saint-Louis et ancien capitaine au régiment de Guyenne, est maire de Blaye à la fin de l'Ancien Régime. Seigneur de la terre et du château de Ségonzac, mais aussi détenteur de biens à La Rochelle et au Canada, il est l'époux de Charlotte-Marguerite de Ramezay - dont le père, personnage illustre, gouverneur de Québec, est signataire de la capitulation de la ville. C'est très probablement pour ce notable de premier plan que l'hôtel est construit en 1777, d'après la date qui figure sur la corniche du corps de logis. Acquise en 1824 par Louis le Comte d'Isle, officier de la garde royale, la demeure est louée à plusieurs reprises comme sous-préfecture. Elle passe alors pour une des plus cossues de la ville : la duchesse de Berry y est ainsi hébergée lors d'un passage à Blaye en juillet 1828. Le plan cadastral de 1832 montre un ensemble de bâtiments sur une cour carrée, ouverte vers des jardins, parterres et espaces d'agréments.

Selon l'abbé Bellemer, l'immeuble est acquis en 1842 par M. Durand, archiprêtre de Blaye, pour y établir une institution ecclésiastique dont l'abbé Robert a été le premier directeur. L'établissement est ensuite affecté à un pensionnat administré par les sœurs de la Charité de Nevers (Nièvre), à la suite d'un legs consenti par le cardinal Donnet en 1853. Malgré quelques vicissitudes (laïcisation et création d'un pensionnat Legouvé destiné à l'enseignement des jeunes filles entre 1903 et 1919), les sœurs restent à la tête de l'institution, appelée à partir de 1936 école Jeanne-d'Arc, jusqu'en 1970. Après le rapprochement de l'institution avec l'école Saint-Romain, l'établissement devient collège dans les années 1970.

Divers travaux et réaménagements sont réalisés dans les années 1990 et 2000, comme l'installation de salles de classes dans les anciens dortoirs. La nouvelle école Saint-Romain, établie en bordure du site du collège, a été construite sur un projet de l'architecte Paul Zaruba en 2015.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire :

Dates

1777, porte la date

L'hôtel est implanté à l'écart du centre mais au contact de la ville, sur une vaste parcelle permettant l'aménagement du bâti et de jardins. L'ensemble se compose d'un bâtiment principal aligné sur la voirie, complété de deux ailes perpendiculaires en retour d'équerre sur cour.

Le corps de logis rectangulaire, d'un étage et étage de comble sur des caves voûtées, présente une façade sur rue en pierre de taille développée sur 10 travées. L'entrée, décalée à la 3e travée depuis la gauche, est inscrite dans un avant-corps en faible saillie décoré d'un bossage continu. Des chaînes d'angle à bossage encadrent la façade. Les niveaux sont soulignés par des bandeaux, la corniche est moulurée. Les encadrements de fenêtres sont saillants, prolongés par les allèges en ressaut. La façade postérieure sur cour présente un axe de symétrie central. Plus simple et bâtie en moellon, elle est recouverte d'un enduit d'imitation simulant un appareillage. Depuis l'entrée, un vaste vestibule donne accès à l'escalier tournant à retour, avec rampe en ferronnerie.

L'aile est, qui correspond vraisemblablement au bâtiment décrit vers 1838 abritant remise, buanderie et une vaste écurie, comporte un étage ; elle est aménagée pour recevoir des salles de classe. Une arcade segmentaire murée reste visible dans la maçonnerie. Ce corps est traversé par un passage permettant de desservir une cour secondaire. L'aile ouest, probablement le grand chai avec grenier au-dessus mentionné en 1838, est aujourd'hui un bâtiment de 2 étages comprenant des classes. Quelques linteaux délardés en arc segmentaire subsistent au rez-de-chaussée.

La cour principale est surmontée de jardins en terrasse, desservis par un escalier extérieur symétrique.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit d'imitation

Toits
  1. tuile creuse
Étages

sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît

Couvrements
  1. voûte en berceau
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier isolé

    Forme : escalier symétrique

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. ferronnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : postes


Précision sur la représentation :

La rampe d'escalier en ferronnerie est décorée d'une frise de postes.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Blaye , 15-19 rue André-Lafon

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1832 B2 1227-1229, 2017 AR 214

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